Initié en 2012, Secrateb naît d’un constat simple : faute de moyens, les compagnies et les collectifs artistiques n’embauchent qu’un seul salarié pour gérer la comptabilité, la communication, la diffusion, les budgets et l’entretien des locaux. Des compétences et des métiers différents assumés par une seule personne, qui conduisent souvent à quitter ces emplois ou à changer d’orientation.
« Le groupement d’employeurs est le seul moyen légal de mutualiser de l’emploi salarié sur le long terme. Cela nous semblait être une réponse adaptée, alors on s’est lancé. »
« Nous œuvrons pour mettre en place des espaces de solidarité, de compagnonnage et d’échanges afin que chacun trouve sa place et avance en fonction de ses besoins. »
En 2014, plusieurs structures culturelles de Caen décident de se mettre autour de la table. Elles préfigurent le Groupement d’Employeurs, imaginent et posent les principes fondateurs et créent le premier poste mutualisé. L’aventure commence ! De nouveaux co-employeurs manifestent leurs besoins et leur envie de s’investir dans le projet, d’autres postes se construisent.
L’expérience des premiers co-employeurs et salari.é.e.s confirme la nécessité du projet. Chaque emploi met en lumière des réussites qui s’inscrivent comme références, des obstacles qui permettent d’ajuster le modèle de co-emploi et des questionnements qui favorisent les évolutions permanentes. Depuis, le GE Secrateb s’agrandit (adhérents, salarié.e.s, membres du CA) et les dynamiques collectives se déploient pour continuer de fabriquer des solutions et des outils communs.
Le Groupement d’Employeurs Culture Secrateb est dirigé par un Conseil d’Administration collégial.
Aucune hiérarchie n’est indiquée dans la gouvernance et l’ensemble du Conseil d’Administration est investi et responsable à parts égales. Le CA se tient une à deux fois par trimestre et statue sur les pistes de développement, le fonctionnement, les décisions stratégiques.
> Silence & Songe
> Nevel
> Le Bazarnaom
> L’Odia Normandie
> Cie En Faim de Contes
> Tohu-Bohu
Tout en répondant aux problématiques des structures culturelles du territoire, liées à l'embauche et à leurs besoins en compétences spécifiques, Secrateb expérimente des initiatives en faveur de la qualité du travail et des ressources humaines dans le secteur de la culture.
À la demande de structures adhérentes, Secrateb organise des temps d’informations et de formation à destination des équipes dirigeantes, souvent constituées de bénévoles. Les thèmes abordés sont les entretiens professionnels obligatoires, le lien de subordination, le Document Unique, la fonction employeur collective…
Le Groupement d’Employeurs porte un rôle de trait d’union et de tiers médiateur entre salarié.e et co-employeur. La coordination du GE sur le volet emploi et l’accompagnement permettent de prévenir l’arrivée de situations de tensions et de rééquilibrer, si nécessaire, la relation de travail.
Ce sont des rendez-vous réguliers de salarié.e.s exerçant la même famille de métiers au sein de Secrateb (parfois aussi au sein des structures adhérentes). Ils favorisent le partage d’expériences et la mise en commun de connaissances et d’outils spécifiques. « Au sein du Groupement d’Employeurs, il y a une émulation collective. On se retrouve avec des collègues qui ont des compétences similaires ou complémentaires aux siennes, de sorte qu’il est facile de s’entraider. »
« Au sein du Groupement d’Employeurs, il y a une émulation collective. On se retrouve avec des collègues qui ont des compétences similaires ou complémentaires aux siennes, de sorte qu’il est facile de s’entraider. »
Les ateliers du Labo sont des temps d’information et/ou de formation qui ont pour vocation de répondre de façon collective à des problématiques liées au travail, exprimées par des salariées et/ou des adhérents. Ils sont ouverts à tou.te.s les salarié.e.s de Secrateb, et à toutes les équipes salariées et bénévoles des adhérents du GE.
Pour répondre aux besoins en compétences décelés dans notre réseau et pour accompagner les futur.es professionnel.les (en formation et/ou en reconversion), nous développons avec nos partenaires des actions à la carte. Au-delà de l’accueil de stagiaires, les coopérations portent sur des interventions spécifiques sur les thématiques non-artistiques de notre secteur, des temps de découverte de nos métiers, la participation à des rencontres professionnelles…
« La forme associative est idéale pour cela. Elle offre un fabuleux espace de liberté et d’innovation ».
Le secteur culturel se professionnalise. Pour accompagner ces changements, des outils et des pratiques restent à inventer ou à adapter d’autres modèles. Secrateb est partisan de faire l’expérience dans la pratique, de tester, d’ajuster… ou de laisser de côté !
Le concept du GE a été un coup de foudre. On parle d’un cadre d’emploi pour les petites structures, de bien salarier les gens, de structuration de nos métiers dans le secteur artistique. On parle d’accompagnement des employeurs et d’accompagnement des salariés, de dialogue entre les deux. C’est tellement ça l’avenir ! Ça m’anime d’y participer, dans cette idée du collectif parce que c’est dans le collectif qu’on peut faire des trucs super.
Politiquement, le Groupement d’Employeurs n’est pas une forme anodine. Des structures qui n’ont pas la même économie, pas les mêmes champs disciplinaires, pas les mêmes besoins s’y retrouvent autour de l’emploi partagé. C’était pas gagné, et pourtant le GE permet de mettre les co-employeurs dans un cadre de coopération active. Et en plus, ça ouvre un espace sur les questions du travail, pour les employeurs et pour les salariés.
Le co-emploi, la mutualisation, penser le monde du travail dans la coopération et moins dans la compétition, je pense que la société dans sa globalité devrait aller dans cette direction. Je suis curieux de voir de plus près comment fonctionne Secrateb. Indépendamment d’être porteur de projet dans le secteur culturel, je n’avais jamais fait partie d’un CA auparavant. Cet engagement associatif est pour moi cohérent avec mon activité.
Je m’y retrouve dans le fonctionnement de la maison Secrateb. La co-construction, la réflexion, le fait d’essayer des choses, ça me plait. D’un autre point de vue, j’adhère entièrement aux questions des droits des salariés, des droits sociaux et du droit du travail. Mon expérience avec Secrateb est d’abord au CA où je représente une structure collective, pour accompagner au bon déroulement du projet. J’y suis maintenant aussi comme employeuse où je découvre, peut-être de manière plus concrète, les liens de coopération entre les co-employeurs sur le partage de droits et de devoirs vis-à-vis de la salariée.
À vrai dire, j’ai rejoint le CA pour mieux comprendre les raisons d’être et les dessous de cette superbe aventure. Le fonctionnement, les problématiques, les équilibres de cette structure, mais aussi les valeurs sous-tendues, qui sont bien celles qui nous animent. Au GE, elles sont explicitement mises sur la table et poursuivies.
Au CA, je représente l’Odia Normandie, qui fait partie des membres fondateurs du GE. Pour l’Office, il est important de soutenir le projet qui s’inscrit dans le paysage de l’emploi du spectacle vivant en Normandie. Nous sommes co-employeurs de deux salariées du GE. Nous trouvons intéressant de suivre l’évolution du GE, avec lequel nous partageons des objectifs communs : la professionnalisation du secteur, l’exploration de nouveaux modèles de structuration.
Des potes et des projets
Je participe au CA parce que le projet global de Secrateb est intéressant : c’est une réussite, quand on voit ce qu’il apporte à l’écosystème normand. Je suis là aussi par affect, parce que je connaissais déjà une partie des membres. C’était quand même une bonne occasion de se retrouver avec une bande de potes autour du projet GE !
Je suis arrivé au GE par besoin d’emploi en temps partagé, en tant que co-employeur. On voit bien que Secrateb n’est pas un distributeur d’heures de travail. Il y a une logique éthique et morale pour rééquilibrer la balance entre les difficultés économiques du secteur culturel et la réalité de certaines pratiques sur les postes administratifs. La sécurité d’un CDI et les garanties pour les salariés bénéficient aussi aux employeurs, parce qu’on évite le turn-over, les situations de désintérêt ou d’épuisement. De cette manière, on se protège ensemble.
Le co-emploi apporte une réponse concrète à une partie des problématiques du secteur, notamment à celle de la précarité des travailleurs. Mais au-delà des réponses techniques, il y a un partage des valeurs d’entraide, de solidarité, de transversalité et même de fraternité dans Secrateb. Cette envie de « faire les choses avec » apporte une dynamique de collectivité avec les structures territoriales. Mon engagement est là, pour participer au maintien de ces principes fondateurs.
Le co-emploi apporte une réponse concrète à une partie des problématiques du secteur, notamment à celle de la précarité des travailleurs. Mais au-delà des réponses techniques, il y a un partage des valeurs d’entraide, de solidarité, de transversalité et même de fraternité dans Secrateb. Cette envie de « faire les choses avec » apporte une dynamique de collectivité avec les structures territoriales. Mon engagement est là, pour participer au maintien de ces principes fondateurs.